Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
  By  Tania-Vintage

Mon élève Isabelle devenue mon amie

Quinca-labellevie , son petit et Isabelle son amie.
Quinca-labellevie , son petit et Isabelle son amie.
Quinca-labellevie , son petit et Isabelle son amie.
Quinca-labellevie , son petit et Isabelle son amie.
Quinca-labellevie , son petit et Isabelle son amie.

Quinca-labellevie , son petit et Isabelle son amie.

Isabelle mon élève devenue amie

 

 Comment parvenir à  garder le contact avec une personne différente : Autiste dans le cas  d’Isabelle.

 Il faut que je te raconte mes déboires avec une Nouvelle Directrice fraîchement nommée, ce n’est pas triste, ou plutôt si ça l’est.

Lorsque j’exerçais mon métier de Professeur de Danse, j’ai travaillé avec de  jeunes adultes autistes.

 

Une fois par semaine un groupe de 6 jeunes, encadrés par un éducateur se déplaçaient jusque dans ma salle, l’idée étant de les faire sortir de leur résidence et de se familiariser avec des têtes nouvelles, la mienne en l’occurrence.

Au tout début, j’ai eu du mal à canaliser tout ce petit monde,  Sophie, l’éducatrice m’a accompagné et m’a guidé bien heureusement.

Car voyez-vous , entre celui qui se balance sur lui-même , celle qui compte très fort et tout haut les barreaux des radiateurs , celui qui répète sans cesse mon nom en rougissant , celui qui a le nez qui coule et ne se mouche pas , sans Sophie , j’aurais été bien ennuyée .

Je voue une grande admiration à ce métier d’éducateur, c’est un dur métier, c’est un métier quoi, il faut le maitriser, Sophie était l’exemple parfait : respect.

J’ai réussi, et ce pendant 5 ans à intégrer ce petit groupe dans mes spectacles de fin d’année.

On pourrait penser que de mélanger  des enfants, ados adultes, avec ces jeunes « si différents » allait être difficiles.

Eh bien, ce ne fut pas le cas.

 De mon côté, j’avais pris soin d’expliquer à tous mes élèves, qui étaient ces jeunes autistes et quel était leur problème : crainte de tout ce qui n’est pas habituel, peur des nouvelles têtes.

 

Quant à Sophie elle avait fait le même travail de son côté, tout en sachant que les réactions des siens pouvaient être parfois imprévisibles

 

L’alchimie s’est faite  dès la première répétition, et nous avons été scotchée de la rapidité avec laquelle elle s’est révélée positive.

 A noter, la bienveillance naturelle des tous petits : Extraordinaire !

 

 

 

 

 Devant un tel succès, nous avons collaborés Sophie, les jeunes et moi pendant 5 ans.

 5 ans d’une aventure fabuleuse mais trop épuisante pour moi, j’intervenais en même temps dans les groupes scolaires la journée, et le soir dans mon école.

 .Quand j’ai décidé d’en arrêter là, le directeur de l'époque m'a félicité d'avoir tenu aussi longtemps. J’avoue que je ne m’attendais pas à un compliment, c’était-il faut le signaler un homme adorable de compréhension.

Afin de ne pas couper les liens, car ils allaient me manquer ceux là, j'ai décidé d'ouvrir mes cours à ceux qui le souhaitaient, et surtout à ceux ayant une autonomie suffisante pour venir sans éducateur.

.Ainsi donc, Isabelle a suivi mes cours pendant plus de 10 ans, toujours très bien tolérée, elle faisait partie des nôtres.

J'ai cessé toute activité, il y a 2 ans maintenant.
Depuis, nous échangeons des sms et des coups de téléphone.
Je suis montée la voir un soir, sur un coup de tête,  dans le centre où elle réside.
La nouvelle directrice m'a regardée de haut, facile je ne mesure qu'1mètre 60, me demandant ce que je venais faire ici, sur un ton qui, tu t’en doutes ne m’a pas vraiment plu.


- Je viens voir Isabelle

-mais ce n'est pas possible, on prend  rendez-vous Madame (personne ne m’appelle Madame on m’appelle toujours par mon prénom), elle va être perturbée.

Une éducatrice présente me reconnaît et lui explique qui je suis.

 Elle consent à ce que nous nous voyions, mais exceptionnellement !!
Isa est ravie, moi aussi.

Quelque temps plus tard, alors que  je gardais  mon petit-fils, je décide de le lui présenter, toujours à la dernière minute.

Comme d’habitude, je sonne.
-Horreur, malheur, je n'ai  toujours pas pris de rendez-vous, Isa sera encore déstabilisée,mais quand ne l'est-elle pas ?!

J’insiste, « on » me signale que ce sera la dernière fois.


Mon Julian est tout terrain, Isabelle est ravie, le prend dans ses bras, ils font connaissance, nous passons un bon moment.

 

Il y a 15 jours à peu près, bien obligée, je téléphone pour prendre RDV.
C'était un lundi, et bien figures toi, c’est nouveau, il faut tellement la préparer psychologiquement, que « l'on » me propose de la rencontrer le lundi d’après.

Est-ce qu’on parle bien de mon amie là ?
Je trouve ça un peu long, on me l’aurait changée ?!

 Je signale, patiemment, tu remarqueras au passage les bienfaits du Yoga,  que je peux être dispo éventuellement le matin.

-Pourquoi pas  le mardi matin, c'est parfait pour Isabelle.
-Ok alors  à demain matin, vers 11h.
-Ah, ben, non, demain c'est trop tôt ...sera pas prête !!!

« Non mais, on tombe sur la tête », oui c’est mal venu comme expression, je n’ai pas trouvé mieux.

On en revient donc au rendez-vous du lundi : zen, soyons zen !


La semaine d’après, j'étais aphone, je n'ai pas vue mon Isa.

 

Isabelle est autiste, elle peut me poser 10 fois la même question.

Oui, pour un petit grain de sel elle peut-être très agitée, c’est le propre de l’autisme

Et ma venue l’excitera certainement, mais lui fera tellement de bien.

 

 

Je dois rajouter que j’ai l’autorisation de visite des parents de mon amie.

Quand je les ai informés du problème j’ai bien senti qu’ils étaient tiraillés entre le désir de faire      plaisir à leur fille, et la peur du nouveau chef d’établissement. Je n’ai pas insisté.

 

Donc, si je résume : le but de l’établissement, depuis toujours, c’est d’essayer d’intégrer ces jeunes « à une vie normale », leur faire faire des activités , leur faire rencontrer du monde de l’extérieur … y a un truc qu’il va falloir m’expliquer parce que là …

Je ne comprends pas !

 

 Peut-être, Madame La Nouvelle Directrice, devriez-vous sortir un peu de votre bureau et allez voir comment fonctionnent vos résidents, et vos éducateurs, vous en apprendrez peut-être un peu plus.

 

Et bim, t’as vu ça un peu, comment je sais me la jouer « moralisatrice » moi aussi.

 

 

 Cela veut dire qu’à partir de maintenant  entre Isa et moi ce sera à l'amitié sur rdv, comme chez le médecin, ou chez le coiffeur, c’est du grand n’importe quoi  ?!!!!

  Ça me révolte, me contrarie.

 

   Hop hop hop :

 Vite, Yoga  en position du Lotus,  inspirations expirations, un chien tête en bas et pour finir un Namaste

 

Ça y est, ça va mieux.

Jusqu’à la prochaine fois.

 

 

Et toi, tu en penses quoi de cette histoire, as-tu déjà eu des problèmes avec l’administration.

Dis-moi tout dans les commentaires.

Ça me fera plaisir.

 

Belle journée ensoleillée, mais oui, elle le sera.

 

Quinca-labellevie

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
J'imagine ta contrariété... cette "spontanéité" qui s'envole au profit d'un rendez-vous très cadré, très structuré, très administratif :( <br /> C'est bien triste... mais certainement nécessaire pour l'organisation de cette structure et de ses résidents...
Répondre
Q
ça l'est jai50ans ,!!! il y deux solutions soit tu te bagarres , soit tu fais profil bas , ce que je fais pour arriver à mes fins .
Répondre
J
C'est effarant ! Oh oui je me suis bagarrée avec cette administration mais ce sont des souvenirs désagréables que j'ai essayé de gérer, de traiter et de ranger au fin fond de ma mémoire car pas utile de s'en souvenir !!!
Répondre
A
je comprends ta révolte mais il y a toujours une dualité: appliquer à la lettre la règle et l'appliquer en l adaptant à la situation !question de personnalité ,je penche pour le2ième cas!
Répondre